Prière
Seigneur, Ce n’est pas pour trouver grâce à tes yeux que j’écoute ta Parole, car tu m’as déjà trouvé. Si j’écoute ta Parole, c’est parce qu’elle me fait vivre, c’est parce qu’elle me délivre, c’est parce qu’elle me console. Elle est le pain de ma route, la paix dans mes tourments, la force de mes jours.
Envoie maintenant ton Esprit sur nous, pour qu’il dessille nos yeux, et façonne nos oreilles, pour qu’il emporte nos volontés rebelles, et souvent vacillantes, pour qu’Il inscrive ta Parole au plus profond de nous-mêmes, et qu’il nous accompagne sur nos chemins. AMEN !
Texte biblique : Jean 15. 9, 17
« Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
C’est ici mon commandement : aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père, en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres ».
Prédication
Ces quelques versets, que nous venons de relire, et de réécouter, font partie des textes communément appelés « discours d’adieu » de Jésus-Christ à ses disciples. Discours d’adieu, mais aussi recommandations et témoignage d’amour.
Au cœur de ces textes dont l’amour est le thème central, Jésus-Christ nous expose sa thèse sur l’amour, précisant, verset 13 : « qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Autrement dit, l’amour consisterait en une dépossession de sa propre vie au bénéfice de celles et ceux nous aimons!
Cet amour dont Christ dresse les contours, est loin d’un vague sentiment, d’une vague émotion plus ou moins intense, mais passagère. Cet amour n’est pas une passion qui ne se commande pas, pas plus qu’il n’est cet incontrôlable battement de cœur, qui vibre aujourd’hui, et qui se dessèche, bien vite, demain, au moindre incident.
L’amour dont parle Jésus-Christ est un amour sincère, sans exigence de contrepartie, un amour qui n’enferme pas, qui n’étouffe pas ; au contraire, il rend libre.
Toutes les situations de notre vie, privée familiale, publique, professionnelle doivent traduire cet amour. Chacune de nos décisions, chacun de nos gestes, chacun de nos engagements, en quelque lieu que ce soit, en quelque activité que ce soit, doit révéler cet amour dont notre seigneur Jésus-Christ fait le cœur de son enseignement : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. »
La réponse de Jésus à l’amour du Père est dirigée vers ses disciples. De même, la réponse des disciples à l’amour de Jésus-Christ, se porte sur leurs frères et sœurs, disciples aussi du Maître.
« S’aimer les uns, les autres, les unes les autres, ou encore aimer son prochain comme soi-même », n’est-ce pas là, la deuxième recommandation des Tables de la Loi, censée régir les relations entre les personnes en cette machine ronde ?
« Aimez-vous les uns les autres, les unes les autres comme je vous ai aimés ». Il ne s’agit pas, ici, de simplement imiter un exemple, un modèle désincarné, éthéré ; il s’agit de rester connecté à la Source, au Père. L’amour du Père au Fils, du Fils aux disciples, des disciples aux croyants, des croyants aux autres sœurs et frères, au monde. Un seul amour dont le jaillissement est continu.
Par amour, Jésus donne sa vie pour nous, ses ami.e.s, ses sœurs et frères, afin de mettre un terme à toutes formes de sacrifices, et pour rappeler que le sacrifice, qui plaît à Dieu, c’est de demeurer en Lui, et que sa Parole demeure en nous.
Cet amour, que Jésus-Christ nous recommande de manifester, en toutes circonstances, est un amour qui soutient, réconforte, restaure, dans la dignité, le respect et la liberté.
Il est malheureux et honteux, donc, de voir, aujourd’hui encore, des autorités religieuses ou politiques, envoyer à la mort des hommes et des femmes, jeunes, parfois même, des enfants, pour la défense d’un prétendu idéal, d’un prétendu intérêt.
Cette Parole que Jésus-Christ nous adresse, il nous appartient, maintenant, de l’avoir constamment à l’esprit, pour que chacune de nos pensées, de nos paroles, chacun de nos actes en soient imprêgné.e. C’est à ce prix-là que nous parviendrons à accéder à une dimension nouvelle, faisant de nous les amis du Christ. Et nous devenons amis du Christ quand, à l’instar d’Abraham, et Moïse, nous vivons cette intimité partagée avec le Père.
Nous sommes ami.e.s du Christ, quand, chef d’entreprise, nous développons des emplois, produisons des richesses et répartissons, avec justice et équité les bénéfices.
Nous sommes ami.e.s du Christ, quand, exploitant agricole, nous faisons fleurir et produire la nature dans le respect des grands équilibres écologiques.
Nous sommes ami.e.s du Christ, quand, parents, nous accueillons, avec reconnaissance et actions de grâces, les enfants que Dieu nous confie, pour les conduire avec amour et bienveillance, jusqu’à leur vie d’adulte.
Nous sommes ami.e.s du Christ, partout où son amour guide nos pas, nos actes, paroles et pensées.
Allons donc, revêtus de cet amour du Père, pour nourrir le monde de la Parole de vie, et le faire grandir dans la justice, l’égalité et la liberté. Ce sont là, les fruits que nous devons porter en abondance, Amen !